Guerre

25 Aug 2025

La pollution liée aux bombardements condamne Gaza pour des générations entières

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Tired Earth

Par la rédaction

Derrière l’horreur humanitaire absolue que connaît la bande de Gaza après deux ans de bombardements se cache un autre drame, écologique celui-là. Air vicié, eaux contaminées et végétation ravagée : cette terre pourrait être invivable pour des générations entières.

Quant aux eaux côtières, elles sont elles aussi lourdement contaminées. Les ONG locales et internationales estiment ainsi que 84 000 tonnes d’eaux usées non traitées et de produits chimiques y sont rejetées chaque jour. Les conséquences à court et à long termes sur leur flore et leur faune seront désastreuses. Ces pollutions ne s’arrêteront d'ailleurs pas au territoire palestinien. Selon les experts consultés par nos confrères de Bloomberg, elles contamineront à n’en pas douter les côtés israéliennes, égyptiennes puis toutes celles du pourtour méditerranéen et, à terme, de l’océan Atlantique.
 
 
Des décharges à ciel ouvert
 
Les frappes israéliennes ont en effet des effets désastreux pour les sols, les eaux et la végétation gazaouis et, donc à terme, pour les êtres humains qui y vivent. Le plus visible de ces maux est indéniablement la génération de déchets. Depuis le début des opérations militaires israéliennes, la quasi-totalité des infrastructures sanitaires, notamment de gestion des déchets et des eaux, ont été détruites. Résultat : les ordures s’accumulent un peu partout dans la zone.
 
Des images satellites ont permis d’identifier au moins 350 points d’accumulation des déchets à ciel ouvert. Et rien que dans celui de Souk Feras, ce sont 200 000 tonnes de poubelles en tout genre qui pourrissent. Pire encore, environ 60 % des décharges sont situées à proximité des tentes et 15 % près de sites d’eau, d’assainissement ou d’hygiène utilisés par les populations.
 
Un désastre environnemental multidimensionnel
 
Autre conséquence dramatique : la qualité de l’air. En détruisant des milliers de bâtiments, les bombardements ont généré plus de 55 millions de tonnes de gravats. Il en résulte le dégagement dans l’air de quantités cataclysmiques de poussières toxiques. Ce à quoi s’ajoute la diffusion de métaux lourds contenus dans les munitions dans les sols du territoire palestinien, ce qui affaiblit encore les 5% de terres agricoles cultivables restantes.
 
"C’est un désastre environnemental multidimensionnel, dont les effets se feront sentir longtemps. Les produits toxiques s’écoulent sur les gens", explique Amjad Shawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes (PNGO), à nos confrères. "On a perdu des puits, des forages, des stations de dessalement. Il ne reste plus rien qui symbolise la vie à Gaza", poursuit-il avec désespoir.
 
Des eaux noires et contaminées
 
Le dernier, mais pas le moindre, des drames écologiques qui touchent Gaza tient à l’état de ses eaux. La zone n’est alimentée que par une seule nappe souterraine dans laquelle se sont désormais infiltrés des produits chimiques venant des industries et de l’agriculture. Et puisque la quasi-totalité des infrastructures de gestion des eaux ont été détruites, plus rien ne permet de rétablir la situation. Il ne reste que des eaux noires, contaminées, qui augmentent évidemment les risques de maladies graves pour les populations.
 
Quant aux eaux côtières, elles sont elles aussi lourdement contaminées. Les ONG locales et internationales estiment ainsi que 84 000 tonnes d’eaux usées non traitées et de produits chimiques y sont rejetées chaque jour. Les conséquences à court et à long termes sur leur flore et leur faune seront désastreuses. Ces pollutions ne s’arrêteront d'ailleurs pas au territoire palestinien. Selon les experts consultés par nos confrères de Bloomberg, elles contamineront à n’en pas douter les côtés israéliennes, égyptiennes puis toutes celles du pourtour méditerranéen et, à terme, de l’océan Atlantique.
 
Une crise qui dépasse les frontières
 
"Ce qui arrive à l’environnement à Gaza n’est pas limité à Gaza. Tous ces problèmes… ils respectent rarement les frontières", conclut Doug Weir, directeur du Conflict and Environment Observatory. Une énième raison de se préoccuper de cette crise qui, en plus de toucher touche toute l’humanité, concerne la planète entière.
 

Source : geo.fr


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