Guerre

13 Sep 2025

Comment l’occupation a utilisé la destruction du système d’hygiène à Gaza comme arme de génocide

logo

Tired Earth

Par la rédaction

Publié sur Arabi21
par Hussein Mostafa
Révisé et traduit par TiredEarth.com
 
Les forces d’occupation israéliennes ont détruit les réseaux d’égouts, les stations principales de pompage d’eau et les usines de traitement des eaux usées dans la bande de Gaza, ainsi que les équipements municipaux chargés de la collecte des déchets.
 
N’ayant laissé aucun moyen pour frapper les civils du territoire assiégé, l’armée d’occupation a transformé l’hygiène publique et personnelle en véritable champ de bataille. En contrôlant totalement les points d’entrée des biens essentiels et en imposant un blocus implacable, elle a utilisé la privation de propreté et de soins de base comme une arme contre la population.
 
L’hygiène comme arme de guerre
 
La destruction des infrastructures de base et des équipements municipaux a provoqué l’accumulation de montagnes d’ordures dans les rues, tandis que les eaux usées se sont répandues jusque dans les camps de déplacés et leurs tentes délabrées. À cela s’ajoute l’interdiction d’entrer des produits d’hygiène élémentaires tels que savon, désinfectants et vêtements, ce qui a aggravé une situation déjà catastrophique.
 
Selon l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, le maintien du blocus et l’interdiction de l’entrée de produits essentiels à la survie, y compris les produits d’hygiène personnelle, dans un contexte de propagation des maladies infectieuses touchant 2,3 millions de Palestiniens, constituent un « crime de génocide » caractérisé.
 
Infrastructures détruites
 
Les forces d’occupation ont ciblé et détruit les réseaux d’assainissement, les stations de pompage et les centres de traitement des eaux usées. Faute de traitement, les eaux usées se déversent désormais dans les rues ou directement dans la mer, transformant le littoral en égout à ciel ouvert. Les plages sont aujourd’hui polluées et dangereuses.
 
Les camions de collecte des déchets, les décharges municipales et les centres de gestion des déchets solides ont également été détruits, rendant les municipalités incapables d’assurer le moindre service de propreté.
 
Explosion des maladies
 
Avec l’accumulation des ordures et la stagnation des eaux usées, les épidémies se multiplient. Des maladies de peau, provoquées par le manque d’hygiène et la prolifération d’insectes, se répandent rapidement, tout comme des infections bactériennes et fongiques. La contamination des nappes phréatiques par les égouts a entraîné la propagation de maladies diarrhéiques et même de cas suspects de choléra.
 
Parallèlement, l’air est saturé de fumées toxiques issues du brûlage à ciel ouvert des déchets, ce qui provoque une recrudescence d’infections respiratoires, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.
 
« Gaza vit ses jours les plus difficiles »
 
Dans un entretien avec Arabi21, Assem al-Nabih, porte-parole de la municipalité de Gaza, décrit « les jours les plus difficiles depuis le début de l’agression ». Selon lui, la famine, les bombardements et l’effondrement du système de santé ne sont pas les seuls fléaux : l’effondrement complet des services municipaux menace désormais la survie quotidienne de la population.
 
Il alerte sur la possibilité d’un « effondrement total » des services municipaux, qu’il s’agisse de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement ou de la collecte des déchets. Déjà, plus de 250 000 tonnes d’ordures s’entassent dans les rues de Gaza, représentant une menace sanitaire et environnementale majeure.
 
 
Selon al-Nabih :
  • plus de 75 % des puits d’eau de Gaza sont détruits ;
  • plus de 120 km de réseaux d’eau ont été anéantis ;
  • 100 % des stations et pompes de traitement des eaux usées sont endommagées, totalement ou partiellement ;
  • plus de 200 km de canalisations d’égouts ont été détruits ;
  • plus de 85 % des engins lourds et moyens des municipalités ont été anéantis.
 
Il ajoute que les équipes municipales travaillent depuis le début de la guerre dans des conditions extrêmes, avec des moyens dérisoires et une pénurie totale de matériel, de carburant et d’équipements nécessaires à la maintenance.
 
« Nous avons lancé des appels répétés pour que soient autorisées l’entrée de matériaux de réparation, d’engins lourds et de carburant suffisant afin de fournir au moins un minimum de services », souligne-t-il, rappelant que la population vit sous des conditions inhumaines depuis plus de 700 jours consécutifs.

 

Source : Arabi21


newsletter

The best of Tired Earth delivered to your inbox

Sign up for more inspiring photos, stories, and special offers from Tired Earth

By signing up for this email, you are agreeing to news, offers, and information from Tired Earth. Click here to visit our Privacy Policy.